Le cheval ayant évolué depuis 60 millions d’années, date approximative du début de son existence, il mesurait la hauteur équivalente à celle d’un chien, il était déjà un herbivore et il était muni de 5 doigts prolongés par des griffes.
Il s’est ensuite adapté à son environnement, a grandi et deux de ses cinq doigts ont disparu, se tenant alors sur trois doigts.
Plus tard encore, deux de ces trois doigts se sont également rétractés. Ceux-ci ont laissé une emprunte de leur existence, se situant pour l’un sur la face interne du genou et de la pointe du jarret et se nommant la châtaigne et pour l’autre se situant sous le boulet, et s’appelant l’onglon. Aujourd’hui le cheval ne possède plus qu’un doigt, plus communément appelé le pied.
Le pied du cheval dispose à l’extérieur d’une boîte cornée, qu’on appelle le sabot et à l’intérieur d’un pied de chair. Celui-ci est finement élaboré d’un système d’amortissement géré par les tendons, les ligaments, l’os naviculaire servant de poulie au tendon fléchisseur, du coussinet plantaire et de la bourse podothrocléaire.
Le pied du cheval est également muni de dizaines de vaisseaux sanguins.
L’articulation est composée de l’os du pied, c’est-à-dire de la troisième phalange, reliée à la deuxième phalange ou l’os de la couronne, celle-ci étant également reliée à la première phalange ou l’os du paturon. Il s’agit d’un doigt.
Comme pour tout corps qui est construit sur un squelette, le cheval dispose d’aplombs, c’est-à-dire de l’axe qui relie ses membres au sol. Si cet axe n’est pas droit, le maréchal-ferrant doit être attentif à compenser l’axe défectueux par le parage et le ferrage afin de gérer ses aplombs ou sa locomotion.
Si l’aplomb ou les allures comportent des défauts prononcés, le vétérinaire préconise au maréchal-ferrant des fers forgés ou des fers en composite ou en aluminium, spécialement adaptés à son mal, que l’on appelle fers pathologiques. L’axe de l’aplomb du poulain peut être corrigé avant ses 4 mois. En ce qui concerne les chevaux adultes, il peut être uniquement géré mais non modifié.
Le pied du cheval peut comporter aussi des maladies liées à la structure de sa corne ou des lésions internes, suivant son environnement de vie ou selon ses activités, qui sont :
- La forme, la seime, la fourmilière, le kéraphyllocèle pour ce qui concerne la boîte cornée.
- La fourbure et la maladie naviculaire concernent pour la première un apport sanguin important et temporaire créant une crise aigüe, liée à l’alimentation ou à trop d’effort et pour la deuxième une décalcification de l’os naviculaire.
- La bleime, le javart, le crapaud, la cerise ou l’oignon sont les résultats d’atteinte, de bourgeonnement, d’eczéma, de fissure de la corne, de désunion de la paroi et de la sole provoqué par une bactérie, de blessures ou contusion liées à une pression excessive.
Ainsi, pour toutes ces raisons, le maréchal-ferrant est formé de façon à pouvoir répondre aux sollicitations d’aplombs et de locomotion du cheval, exerçant un métier d’orthopédiste. Il doit être à l’écoute du propriétaire de l’équidé (cheval, poney, âne, mulet, etc…) et travailler en collaboration avec le vétérinaire, l’ostéopathe, le dentiste équin, l’entraîneur (pour les chevaux de sport ou de compétition). Il doit répondre à la demande locomotrice de son client ainsi qu’avoir une approche patiente voire empathique lors de douleurs et lorsque l’équidé éprouve de la peine à donner ses pieds.
Valérie Neuffer